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La libération

Devoir de mémoire, mais aussi occasion de savoir.

Grande Histoire à l’école, dans les films et documentaires
Et histoire de notre village, fragile car non écrite. 

Voici 70 ans que le village a été libéré : certains d’entre nous étaient des enfants ou des jeunes gens. Et c’est en discutant avec eux qu’on se rend compte d’une réalité plus complexe que l’image véhiculée par la Grande Histoire.

La Première Armée Française débarque le 15 août 1944 en Provence.
Elle est alors composée de 260 000 hommes, dont 50% de Maghrébins, 32% de Pieds-Noirs, 10% de Noirs Africains et 8% de Français de Métropole.
A mesure de sa progression vers le nord, elle sera renforcée de FFI, représentant entre 110 000 et 150 000 hommes.

Le 19 novembre, elle entre en Alsace après avoir contourné les lignes de défense allemandes.

A Schlierbach, la rumeur avait couru dès le dimanche 19 au soir. Le dernier train pour Mulhouse n’était pas arrivé en gare de Schlierbach et le chef de gare avait confié aux voyageurs qu’il ne s’agissait pas d’une panne : l’armée française avait atteint Bartenheim et plus aucun train ne passait.
Le lendemain, lundi 20 novembre 1944, vers 7h00 du matin, alors que les cloches sonnent pour annoncer la messe, deux auto-mitrailleuses de la Première Armée Française envoyées en reconnaissance entrent dans le village.
Des soldats allemands trouvent alors refuge dans la grange communale, en face de la Mairie. L’une des auto-mitrailleuses s’immobilise devant la grange et tire, tuant un cheval placé derrière la porte mais épargnant les soldats qui choisissent de se rendre.
Un travailleur allemand – affecté sans doute à la réalisation de tranchées - a moins de chance : il est abattu d’une salve de mitrailleuse alors qu’il tente de rejoindre la forêt de la Hardt en courant à travers champs.
Dans l’église, le Curé Voegele accueille les soldats et annonce aux Schlierbachois qui assistent à la messe : « chers Paroissiens, nous sommes libérés ». Les deux auto-mitrailleuses repartent vers Geispitzen, emmenant leurs prisonniers. Le village est donc libre, mais reste sous la menace des combats qui font rage un peu plus au nord.

Pas de drapeaux aux fenêtres, donc. Ni de scène de joie dans les rues. A 22h00, comme les jours précédant la Libération, le couvre-feu est de rigueur.

 

Le mercredi, à l’annonce d’une contre-attaque imminente de l’Armée Allemande, les Schlierbachois quittent le village en direction de Leymen et de la frontière suisse. Le vendredi 24, des chars allemands attaquent depuis la forêt de la Hardt à hauteur de Habsheim, mais ils sont stoppés par les blindés du 5e Régiment de Chasseurs d’Afrique et les soldats du 1er Régiment de Tirailleurs Marocains, appuyés par des « tank destroyers ».

 

Le samedi, les villageois regagnent le village. Ils rencontrent les soldats de la Compagnie Puigt du 1er Bataillon de Zouaves, stationnés depuis la veille dans le village, ainsi que des tirailleurs marocains reconnaissables à leurs djellabas. Ces soldats seront engagés dans les jours qui suivent dans la terrible bataille de la Hardt.

 

Début décembre, c’est le 23e Régiment d’Infanterie Coloniale qui viendra s’installer dans le village, ainsi qu’une batterie du 68e Régiment d’Artillerie d’Afrique. Le clocher servira alors de point d’observation pour guider les tirs d’artillerie.
Au-delà des épreuves de la guerre, cette période est celle de quelques découvertes pour les Schlierbachois : dans les rations des soldats, on trouve en effet des haricots (les fameux beans à la sauce tomate...sucrée), des chewing-gums, du café en poudre, des boîtes de pâté et de poisson,...

 

En février 1945, la résistance allemande dans la Hardt est rompue et le pont de Chalampé détruit, ce qui marque la fin des combats de la Hardt. Le front se déplace et le village accède pour de bon à la paix retrouvée.

 

Voir aussi l'article de C. Kiener publié dans le bulletin municipla de 1994.

 

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